Les différents visages de l’allergie cutanée

Les allergies connaissent une véritable explosion. Et, c’est parfois la peau qui est touchée. Quelques éléments pour apprendre à identifier les allergies cutanées.

L’allergie cutanée revêt des aspects très divers. L’une de ses formes les plus banales est l’urticaire. Qui d’entre nous ne l’a pas rencontrée ? Après avoir consommé des crustacés, du poisson, des fraises, des oeufs, du lait… la peau se gonfle subitement par endroits, devient rouge et détermine une brutale envie de se gratter.

Gare à l’urticaire !

En réalité, les lésions ressemblent peu ou prou aux réactions observées après une piqûre d’ortie (“urtica” en latin), ce qui a d’ailleurs donné son nom à la maladie.

Chez des personnes sensibilisées, une urticaire peut également survenir après l’administration d’antibiotiques, d’anti-inflammatoires ou après avoir respiré des pollens, des poils d’animaux, ou subi une piqûre d’insecte.

Chez une même personne, la réaction se produit toujours dans les mêmes circonstances. Une autre caractéristique de l’urticaire est qu’une fois apparues les lésions “bougent” volontiers pour atteindre d’autres zones corporelles.

Les urticaires aiguës sont dues à la libération d’une molécule favorisant l’inflammation, l’histamine, à la suite du conflit entre la substance étrangère allergisante et l’organisme.

Œdème de Quincke, une forme d’allergie parfois mortelle

Une autre variété d’allergie est représentée par l’œdème de Quincke. Dans cette forme assez particulière d’urticaire, heureusement bien plus rare, la réaction allergique ne se produit pas dans la peau proprement dite mais dans les tissus sous-cutanés. Elle entraîne un gonflement du visage, en particulier autour des yeux et de la bouche, qui peut être dangereux car il peut provoquer un œdème du pharynx parfois responsable d’asphyxie.

Enfin, il faut savoir que certaines personnes présentent d’authentiques allergies au soleil, qui se manifestent sous des formes variées. Lors des premiers rayons du soleil, ou après une exposition prolongée à celui-ci, se développe une éruption de type urticaire qui peut s’étendre sur la peau et s’associer à des signes généraux (malaise). La cause en est une intolérance aux ultraviolets. Là aussi, une production excessive d’histamine est à l’origine de l’inflammation cutanée.

Il y a eczéma et eczéma

Une autre sorte très répandue d’allergie cutanée est constituée par l’eczéma. Cependant, ce terme désigne en réalité plusieurs maladies allergiques, en fait assez différentes. Les plus fréquentes d’entre elles sont représentées par l’eczéma atopique du nourrisson et l’eczéma allergique de contact de l’adulte. Il arrive aussi que des affections de la peau comme le psoriasis, se compliquent d’autres altérations cutanées ressemblant à celles retrouvées dans l’eczéma à la suite de l’administration de médicaments allergisants.

On parle alors “d’eczématisation” des lésions. Enfin, les dermatologues ont également décrit une forme particulière de réaction allergique cutanée, proche de l’eczéma, qui découle d’une “sensibilisation interne” de l’organisme à un foyer infectieux présent en son sein.

Antihistaminiques, désensibilisation…

Pour se protéger, le premier geste à faire est bien sûr d’écarter la substance allergisante. Mais l’identification du coupable est souvent difficile en dépit d’une enquête quasi policière. Aussi, des traitements sont-ils souvent proposés aux malades dans le but d’éviter la réaction allergique (désensibilisation) ou de limiter son ampleur en luttant contre la formation exagérée d’histamine. Les médicaments antihistaminiques diminuent rapidement la rougeur et le gonflement de la peau ; les plus récents d’entre eux induisent de moins en moins de somnolence.

La désensibilisation consiste à injecter de petites quantités de l’allergène sous la peau pour habituer peu à peu l’organisme à sa présence. Cette méthode fonctionne donc un peu sur le principe inverse d’un vaccin. De mieux en mieux maîtrisée, elle est utilisée pour prévenir les allergies aux piqûres d’insectes (guêpes…) et certaines allergies alimentaires, notamment les plus graves d’entre elles.

…et corticoïdes

Bien que non spécifiques de l’allergie, les corticoïdes apportent aussi une aide précieuse dans le combat contre les allergies cutanées car ils font disparaître l’inflammation. Utilisés, en général, sous forme de crème, ils sont classés en différents stades selon leur puissance d’action sur les maladies cutanées. Mais, ils possèdent de nombreux effets secondaires et doivent, pour ce motif, être employés avec parcimonie.