Allergie : la rhinite n’est pas une maladie bénigne

Une maladie désagréable mais bénigne la rhinite, cette inflammation nasale ? Ce n’est pas le point de vue de l’OMS qui a établi de nouvelles recommandations pour permettre de mieux prendre en charge les personnes qui en souffrent.

En France, on aime découper le patient en tranches. Il ne faut pas alors imaginer son médecin en train de vous attendre dans son cabinet avec une scie à la main et un sourire carnassier, mais comprendre qu’en France, les praticiens pratiquent une médecine de l’organe.

Une prise en charge du patient dans sa globalité.

C’est avec cette idée qu’il s’est adressé à l’OMS pour convaincre l’organisme, plus habitué à raisonner en terme de maladies infectieuses telles que le SIDA ou la malaria, de s’intéresser à son étude sur l’impact de l’allergie rhinite sur l’asthme. Curieuse idée de s’intéresser à une maladie certes désagréable, mais qui après tout ne semble pas si terrible. Ce serait mal connaître l’ampleur qu’elle prend.

L’allergie, une maladie bénigne ?

L’OMS considère l’allergie comme étant la 4ème maladie dans le monde et en 2010 la moitié de la population mondiale sera concernée. Elle touche aujourd’hui entre 10 à 40 % de la population selon l’âge et le pays. 3,5 millions de Français sont concernés. Elle est surtout fréquente chez l’enfant et l’adulte jeune. Cela peut donc commencer dès le plus jeune âge pour prendre fin avec sa mort.

Et justement, on dénombre chaque année 180 000 décès par an dans le monde des suites de crises d’asthme. Dans une moindre mesure, il faut aussi prendre en considération l’altération de sa qualité de vie. Sa vie sociale peut s’en trouver affectée (quel allergique ne s’est pas senti honteux au cinéma ou au théâtre avec ses éternuements à répétition pendant toute la durée du spectacle ?), mais aussi scolaire et professionnelle. Les examens de fin d’année ont lieu en France en plein période à « risque ». Sur son lieu de travail la somnolence dû à des médicaments à effets sédatifs peut également poser des problèmes. L’impact économique est donc considérable.

L’engagement de l’OMS

En 2002, l’OMS a franchi un pas important en publiant le rapport ARIA (Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma) qui dresse un état des lieux de la rhinite allergique. Son objectif est de présenter une stratégie de prévention de l’asthme pour assurer une meilleure prise en charge. L’étude montre que 80 % des asthmatiques présentaient préalablement une rhinite. Une prise en charge précoce aurait donc pu permettre d’éviter l’aggravation de la maladie et son évolution. C’est un signe potentiellement annonciateur et un facteur de risque jusque-là sous-estimé.

Le groupe d’experts d’ARIA a proposé après 4 années de travail et l’étude de 2 700 références bibliographiques, une nouvelle classification à l’OMS basée sur la sévérité des symptômes et leur durée, en se plaçant du point de vue de la qualité de vie plutôt que sur la symptomatologie. « Les antihistaminiques par voie orale ou corticoïdes par voie nasale constituent les classes thérapeutiques les plus efficaces » pour une rhinite allergique légère. Pour des symptômes plus importants les médecins peuvent prescrire en cure courte un corticoïde par voie générale.